A l’école Pier Giorgio Frassati, l’enfant suit l’enseignement qui correspond à son niveau réel. En français et en mathématiques, il rejoint le groupe qui lui convient indépendamment de sa classe. Les groupes de niveau s’appellent les paliers. L’élève change de palier dès qu’il a atteint le niveau même en milieu d’année. Grace aux paliers, l’enfant n’est pas en situation de découragement face à des apprentissages qui lui semblent inaccessibles ou inversement face à des rabâchages.
Pourquoi et comment ?
Plus qu’ailleurs, l’élève que nous accueillons est fréquemment confronté à une difficulté, un retard ou un blocage en français ou en mathématiques. En outre, il n’est pas rare qu’il ait une à deux années de retard. Le décalage entre sa classe d’âge et ses compétences réelles peut générer un découragement certain, voir une démotivation paralysante et un désinvestissement.
Aussi, nous organisons l’école par groupes de niveau en français d’une part et en mathématiques d’autre part. Six paliers ont été déterminés en ciblant précisément les compétences des programmes de l’Education Nationale. Aux paliers 1 à 5, correspondant peu ou prou au découpage par classe (du CP au CM2), s’ajoute un « palier projet », animé par l’enseignante spécialisée, regroupant les élèves de CM en grande difficulté ou porteurs de troubles des apprentissages.
Dès qu’un enfant a acquis les compétences de son palier, il passe au palier supérieur à n’importe quel moment de l’année. A chaque changement de palier, l’élève a un entretien individuel avec son enseignant et le directeur. Ils font le point de ses compétences et on lui fixe ses objectifs.
L’emploi du vocable « paliers » facilite les transferts de niveaux. Il est ainsi moins stigmatisant pour un élève de CM2 d’aller « en palier 3 » qu’ « en classe de CE2 ». Il permet en outre une plus grande flexibilité au sein des groupes. Un élève de CM1 peut donc intégrer le palier 5 en français, sans pour autant avoir l’illusion de sauter une classe et de faire une année de CM2.
Bénéfice pour l’élève
Les paliers permettent de proposer à l’élève un travail adapté à ce qu’il sait tout en prenant en considération ce qu’il doit encore acquérir. Il se voit proposer un défi à la hauteur de ses capacités, suffisamment complexe pour susciter la progression, mais dans lequel il trouve la sécurité nécessaire à toute situation d’apprentissage.
Nous adaptons nos méthodes et notre enseignement à l’élève que nous avons en face de nous. Avec les paliers, la différenciation a lieu à la marge. Elle est d’autant mieux perçue par le groupe que les élèves qui le composent partagent des caractéristiques communes. L’élève pour lequel le passage à l’écrit reste compliqué peut toujours voir sa charge diminuée.
Travailler en paliers assure un important gain de temps à l’élève. Celui qui a intégré les notions ne perd pas de temps à les réviser tandis que celui qui requiert davantage de temps peut étirer sur une plus longue période son apprentissage de manière fructueuse.
Une pédagogie harmonisée
Pour faciliter la vie de l’élève au sein de ce système, les pratiques sont harmonisées aussi bien du point de vue du matériel que didactique. Comme un élève est amené à se référer à plusieurs adultes au cours d’une même année, il est essentiel d’assurer la plus grande continuité possible entre les paliers. Ainsi, le matériel et les normes de présentation sont les mêmes dans tous les paliers. La pédagogie de projet assure de la cohérence entre les paliers et les pratiques de l’équipe enseignante ont été mutualisées pour que tous abordent les notions fondamentales de la même manière.