Dispositif du Vésinet

L’expérience de l’école Pier Giorgio Frassati au Vésinet

Créée en 2011 au Vésinet, l’école Pier Giorgio Frassati s’adresse à des élèves confrontés à des difficultés : retard scolaire global, difficultés spécifiques d’apprentissage, refus scolaire, inhibition, troubles du langage, de l’attention ou/et du comportement, manque d’autonomie et de persévérance, carences éducatives et/ou affectives… Ce dispositif de raccrochage scolaire se base des nouvelles pratiques pédagogiques différenciantes : plaçant l’enfant comme acteur de ses apprentissages, permettant de développer l’estime et la connaissance de soi (talents, compétences, l’engagement et l’autonomie, et basée sur les compétences et les niveaux de chacun grâce à une pédagogie de projet visant à mettre du sens dans les apprentissages (classes foot, ferme, théâtre, cuisine). L’objectif de cette école est de réintégrer, à terme, le cursus ordinaire ou de travailler une orientation adaptée.

En plus de 10 ans, l’annexe du Vésinet a déjà accueilli et accompagné 772 élèves en situation de décrochage scolaire.

L’école Pier Giorgio Frassati au Vésinet accueille 75 élèves, du CP au CM2, dans des classes à effectifs réduits (10 à 16 enfants). Établissement privé géré par Apprentis d’Auteuil, l’école est sous contrat avec l’État : respect des programmes et des orientations officielles. Elle propose une pédagogie innovante visant à développer chez l’enfant des savoir-être et des savoir-faire. Ce dispositif s’adresse aux enfants rencontrant des difficultés dans le système ordinaire.

 Le projet pédagogique plus en détails

Tout élève admis dans un tel dispositif a vocation à réintégrer le circuit scolaire dit « traditionnel ». Cet objectif reste au cœur de nos préoccupations tout au long de son parcours.

Il ne s’agit donc pas de faire de l’école un îlot déconnecté des attentes du système scolaire, mais à l’inverse, de permettre à l’élève, par l’intermédiaire d’une pédagogie innovante, de retrouver le système traditionnel armé d’une confiance nouvelle et des compétences que requiert sa classe d’âge.

La pédagogie doit être adaptée aux caractéristiques des élèves toujours dans le but de pouvoir, à terme, les réorienter dans le système classique.

Un parcours individualisé

Chaque élève accueilli a ses propres objectifs initiaux et se voit proposer un parcours adapté à ses capacités du moment (emploi du temps personnalisé, choix de la classe, groupes de travail…). Son projet est réinterrogé régulièrement par les professionnels afin de le faire évoluer en fonction des avancés de l’élève.

Développer les savoir-être

Nos élèves ont souvent vécu des difficultés dans leur socialisation. Le dispositif se doit de mettre l’accent sur l’apprentissage de la citoyenneté. La pédagogie institutionnelle, élaborée par Fernand Oury (1920-1998), implique chaque élève dans le quotidien de sa classe et de l’école.

L’objectif est de responsabiliser chaque élève et de le rendre acteur au sein de l’établissement. En effet, quand l’élève perçoit l’école comme un lieu de repères, de sécurité, de vie, où l’on peut régler des questions ; il va progressivement prendre en charge sa vie d’écolier. Il va développer le goût d’apprendre, à travers ses initiatives et son implication dans la vie de l’école.

Les principaux outils pédagogiques permettant l’implication des élèves sont :

  • Le conseil hebdomadaire de classe : La vie scolaire fait l’objet d’une gestion participative par le biais d’un « conseil » qui se réunit régulièrement. Ce lieu de parole régule la vie de la classe et de l’école, initie les projets et permet à chacun de proposer des idées pour la vie de classe ou de l’école, féliciter ses camarades et régler les conflits entre les élèves mais aussi entre élèves et adultes.
  • Les ceintures de comportement : L’élève est évalué par des ceintures de couleurs (inspirées du Judo) qui représentent les niveaux de compétence. Elles lui permettent de situer son comportement par rapport à une grille de devoirs précis à respecter. Chaque ceinture ouvre à des droits qui responsabilisent comme, par exemple en ceinture verte, le droit de circuler librement dans l’école.

Développer les savoir-faire

Notre pédagogie doit permettre à chaque élève de développer ses compétences dans un contexte motivant et ajusté. Toute l’organisation a été pensée pour assurer une prise en charge collective et individuelle adaptée aux caractéristiques diverses du public accueilli.

  • Classes à thème (football, cuisine, ferme, théâtre…) et une pédagogie de projet visant à mettre du sens dans les apprentissages.

Après une 1ère semaine de découverte en septembre, ce sont les élèves qui font le choix de s’inscrire dans une classe selon leur appétence pour le projet. Cela donne 4 groupes classe transversaux (du CE2 au CM2). Nous avons pris le parti de laisser les plus jeunes (CP et CE1) dans un fonctionnement plus classique compte tenu de leurs jeunes âges.

L’enseignant doit développer chez les élèves des apprentissages à partir des projets amenés par les enfants.

  • Les paliers d’apprentissage en mathématiques et en français

L’hétérogénéité est l’une des principales difficultés que rencontre chaque enseignant au sein de sa classe. Proposer un travail adapté à l’élève, le mettre dans une perspective de réussite tout en le confrontant à une difficulté qu’il saura dépasser est le défi à la fois complexe et passionnant qui s’offre à nous chaque jour. C’est particulièrement en mathématiques et en maîtrise de la langue que ce constat est le plus flagrant.

À l’école Frassati plus qu’ailleurs, cette réalité s’exprime dans toute sa complexité. La plupart des élèves accueillis se retrouve confronté à une difficulté, un retard ou un blocage dans l’un de ces deux domaines. En outre, il n’est pas rare que les élèves cumulent une à deux années de retard.

Un grand nombre d’entre eux aborde l’école avec en tête une équation où l’école est trop souvent synonyme d’échec. Le décalage entre le niveau correspondant à leur classe d’âge et celui qui correspond à leurs compétences réelles est souvent énorme. Il peut alors en résulter un découragement certain, voire une démotivation paralysante et un désinvestissement pouvant engendrer à terme des troubles comportementaux ou accentuer une logique de déscolarisation.

Il est donc apparu comme primordial de réorganiser l’effectif en procédant par groupes de niveaux plus qu’en classes administrativement constituées en fonction de l’âge des élèves :

  • Six paliers ont donc été déterminés en ciblant précisément les compétences du Bulletin Officiel de l’Education Nationale qui sont apparues comme autant d’étapes vers l’émancipation de l’élève. Aux paliers 1 à 5, correspondant peu ou prou au découpage par classe (du CP au CM2), s’ajoute un « palier projet », animé par l’enseignante spécialisée, regroupant les élèves en grande difficulté ou porteurs de troubles des apprentissages.

Inscriptions

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